Ceux qui ont joué les apprentis sorciers jusqu'au bout

On peut se tromper... mais est-ce que la leçon sera retenue ???

Vendredi 19 avril :
"Jacques Chirac sortirait vainqueur d'un duel contre Lionel Jospin au second tour de l'élection présidentielle avec 51% des voix contre 49%, selon un sondage Ipsos pour Le Figaro et Europe 1.
Selon cette enquête réalisée les 17 et 18 avril auprès de 989 personnes, le président de droite sortant arriverait en tête au premier tour avec 20% des voix devant le Premier ministre socialiste, crédité de 18% des intentions de vote.
Jean-Marie Le Pen, président du Front national d'extrême droite, est le "troisième homme" avec 14% des voix, contre 13% dans la précédente enquête Ipsos d'il y a deux jours.
C'est le second sondage de la semaine à placer le dirigeant d'extrême droite à ce niveau.
"

Chevènement

Devancé par la candidate trotskiste et par le leader du FN, Jean Pierre Chevènement affirmé qu'il est le "seul vote utile". "Arlette Laguiller veut seulement vendanger les raisins de la colère. Jean-Marie Le Pen, lui, entend encaisser le salaire de la peur", a-t-il raillé. Et de renvoyer les deux sortants dans les cordes en soulignant que "Lutte ouvrière est la meilleure chance et la meilleure alliée de Jacques Chirac" et que "le Front national est le meilleur atout et le meilleur allié de Lionel Jospin".
Jean-Pierre Chevènement
18 avril 2002

Taubira

La candidate du parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle Christiane Taubira a appelé jeudi les électeurs "à voter sans complexes" pour elle, estimant qu'il est "heureux que chaque sensibilité de la gauche soit présente au premier tour".
"Nous avons un premier tour démocratique de libre choix, (...) où les citoyens peuvent librement choisir de donner des forces aux idées qu'ils préférent"
"C'est vraiment un privilège extraordinaire et ce serait à la fois idiot, suicidaire, anti-politique et irresponsable de s'en priver."
Christiane Taubira
18 avril 2002

Laguiller

Je dis aussi que la meilleure façon de contrebalancer l'influence de Le Pen, ce sont les voix qui se porteront sur ma candidature. L'audience électorale de ce millionnaire réactionnaire, xénophobe et anti-ouvrier, est grave en elle-même car elle reflète la pénétration de préjugés nuisibles à toute la société. Mais il serait plus grave encore que cette influence contamine le monde du travail car cela le diviserait et l'affaiblirait considérablement.
Le chef de l'extrême-droite veut seulement capitaliser le mécontentement sur son nom, pour s'en servir au service d'une politique plus violemment anti-ouvrière encore que celle que mène la caste politique représentée au parlement !
S'il parvenait au pouvoir, ce serait pour mettre au pas les travailleurs, pour leur imposer l'encadrement et la discipline militaires dans les ateliers et les bureaux, au nom du travail, de la Famille, de la Patrie et de Dieu. Ceux des classes populaires qui contribueraient un tant soit peu à le porter au pouvoir auraient forgé des chaînes supplémentaires pour eux-mêmes !

Arlette Laguiller
18 avril 2002

Je m'adresse une fois de plus au monde du travail pour dire : la montée de l'extrême droite dans l'opinion est préoccupante. Mais, en dehors des urnes, le monde du travail est le plus fort et personne ne sera capable de lui imposer ce qu'il refusera.
Ce n'est pas en soutenant Chirac et en lui donnant un certificat de bonne conduite qu'on combattra les idées de Le Pen et qu'on combattra son poids dans l'opinion.
Alors, nous devons rejeter la politique du grand patronat, qu'elle soit menée par Chirac, par Jospin ou par le Pen
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Arlette Laguiller
21 avril 2002, 21h30

Besançenot

(…) Le Pen poursuit ainsi deux objectifs: prendre des voix à Chirac et à la droite au premier tour et assurer, en lui en prenant aussi au deuxième, une victoire de Jospin. Un gouvernement de gauche menant une politique réactionnaire lui a toujours profité.
(…) Pour combattre cette menace, c'est le regroupement des forces, sur une base complètement indépendante des politiques de la bourgeoisie, de droite ou de gauche, qui est le plus, voire le seul, efficace.
Pour rejeter l'extrême droite, il faut rejeter et la droite et la politique de la gauche gouvernementale.
Pour voter de la façon la plus conséquente contre l'extrême droite, le 21 avril, votons Olivier Besancenot.

Galia Trépère
Rouge, organe de la LCR
18 avril 2002

Face aux menaces que représentent les projets du Medef et la réélection de Chirac, n'est-il pas finalement plus raisonnable, même si c'est sans enthousiasme, d'assurer dès le premier tour un bon score pour les candidats de la gauche plurielle?
Là, franchement, la question du "vote utile" se retourne aisément! Parce qu'enfin, au sommet de Barcelone, c'est ensemble que Jospin et Chirac ont privatisé EDF et avalisé le recul de cinq ans de l'âge de la retraite. La présence de ministres communistes au gouvernement n'a empêché aucun licenciement; la présence de ministres verts n'a pas permis de faire le moindre pas vers la sortie du nucléaire. Que les candidats du PS, du PC ou des Verts recueillent plus ou moins de voix le 21 avril ne changera rien à la défense des intérêts des salariés ou de l'environnement. En revanche, chaque vote en faveur de la gauche révolutionnaire signifiera un désaveu populaire de la politique conduite par la gauche plurielle depuis cinq ans et un encouragement pour les luttes réelles à venir contre les attaques du patronat.
Olivier Besancenot.
Rouge, 18 avril 2002.

Robert HUE

Mais Robert Hue a tenu à balayer le spectre d'une présence de l'extrême droite au second tour brandi par Jean-Marie Le Pen, crédité de 13% à 14% dans les enquêtes d'opinion.
"On le sait, au second tour, c'est Lionel Jospin et Jacques Chirac qui s'opposeront pour l'élection du président de la République", a-t-il dit en demandant aux "camarades" de "déjouer ce nouveau piège de Le Pen", car "pas plus qu'en 1995 il ne sera au deuxième tour".
Robert Hue, Meeting de Marseille
19 avril 2002